Rétromobile 2020: le design premium

La nouvelle édition de Rétromobile tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «voiture de collection» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus. » (extrait des Œuvres complètes I, Éditions du Seuil).

Cela résume parfaitement le point de vue que nous pouvons  avoir lorsque nous voyons l’incroyable profusion de modèles rares, dans des états « show room » , la tendance cette année est celle du modèle italienne des années 70, Lamborghini, Maserati, Bizzarini, Ferrari sont les présents sur les stands, car les plus demandés.

Nous avons devant nous le rêve de tout collectionneur , des voitures plus belles qu’à leur sortie d’usine. Pour certaines, rarissimes,  le visiteur pourra imaginer en garnir son musée imaginaire,car ces voitures sont toutes autant de rêves inaccessibles. En effet l’envolé de la côte de certains modèles d’année en année est fulgurante, mais aussi sidérante la Lamborghini Miura progresse de 450 000 euros à 800 000 euros, les Ferrari Daytona suivant leur état et leur « pédigrée »tournent dorénavant autours du millions d’euros.

Présent aussi, des voitures de course beaucoup plus abordable que les tourismes sport, mais de bien entendu, elle ne pourront être utilisées que sur circuit.

Et pour ceux qui souhaitent repartir avec des parcelles de mythe en trois dimensions,  il est possible de trouver de formidables modèles réduits,  de 100 à 29 000 euros.  La passion n’a pas de prix, même si elle peut encore se raisonner… un peu.

Mais il n’en demeure pas moins qu’une voiture iconique, et abordable, la Mini le fut, en tout cas pour la France, regardée comme une voiture « chic et choc ». Toute auréolée par ses trois victoires aux rallyes de Monte-Carlo face aux Porsche S et Mercedes survitaminées, elle connut un formidable succès. Créée par Sir Alec Issigonis, elle était axée sur une architecture originale, en l’occurrence, un petit 4 cylindres face à la route, munie d’une boîte de vitesse intégrée au bloc moteur pour plus de compacité.

Originale, provocatrice, la Mini s’insère bien dans le paysage anglais des années soixante. Des Beatles à la Princess Margaret, tous apprécient son côté à la fois populaire, mais non dénué d’un certain snobisme. Le cinéma n’hésitera pas à lui faire jouer les rôles de voitures de hold-up, dans« Job à l’italienne», comme le fit d’ailleurs aussi le cinéma italien avec la Fiat 500, mais avec des ambitions plus importantes.

La présentation au salon Rétromobile couvre les principaux modèles: de ceux destinés à la course, en passant par une présentation de salon de l’automobile avec une voiture découpée en son axe, et même une variante destinée à la vente de crêpes.

Dans ses apparitions à la télévision, il ne faut pas omettre un modèle dérivé de la mini, mais avec une carrosserie réduite à sa plus simple expression, la Mini-Moke, qui fut une guest star de la série anglaise télévisée nommée « le Prisonnier », avec Patrick McGoohan
La Mini-Moke fut même pendant un temps le véhicule piviliégé de déplacement sur l’ile de Saint-Martin.

Aujourd’hui, partout dans le monde, des clubs célèbrent la Mini, et regroupent des passionnés car la Mini, à l’instar des Ferrari et autres Jaguar, est devenu une voiture de collection.

En effet, aujourd’hui en terme de véhicule « collectionnable », la Mini devient une voiture plus confortable à conduire, car les vitesses sur la route deviennent de moins en moins élevées. Ce qui fait que vers 80 km/h la mini est plutôt cool à conduire. Une très bonne tenue de route lui permet de s’intégrer dans le flot de la circulation des voitures modernes. Par contre le freinage, l’éclairage de la route sur des portions de routes non pourvues d’éclairage urbain signale de façon nette la différence entre une voiture récente et la Mini. De même si nous ne disposez pas de la première version de Mini avec la suspension« hydrolastic », vous ferez une connaissance « physique » du moindre nid de poule, sans évoquer les ralentisseurs qui imposent, en particulier pour ceux qui ne respectent pas les normes, de quasiment s’arrêter. Sans oublier une certaine propension des vitres et pare-brise à se couvrir de buée en cas de pluie. Mais ce véhicule « anachronique » est particulièrement prisé au pays du soleil levant. Les japonais lui vouent une forte passion, résumée par l’expression japonaise « kawa » (smart). De magnifiques exemplaires sont conservés au Japon, souvent dotés de climatisations (d’origine), et d’ autres éléments de confort plus proches des voitures de prestiges des années soixante que des citadines d’alors.

John Wistles