L’édition 2016 de Rétromobile fait immanquablement penser à Roland Barthes qui, en 1957, écrivait dans son livre « Mythologies », une Ode à la DS 19 : « Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.
La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus. » extrait des Œuvres complètes I, Éditions du Seuil.
La vente aux enchères d’ Artcurial a atteint le record de 32 millions d’euros sous le marteau sagace de Maître Poulain, qui s’est tenue lors du Rétromobile 2016, fut en effet un moment fort. Car la vente du lot vedette c’est faite « A bout de souffle », pour la Ferrari 335 Sport Scaglietti, qui a attendu 20 minutes l’enchère final portant le prix avec frais à 32 millions.
Dans une salle comble les passionnés de tous pays purent enchérir afin de pouvoir gagner, et de haute lutte, la voiture qu’ils avaient choisie. Ces voitures, objets de toute les convoitises, au vu du montant record de certaines enchères, ont atteint pour certaines des montants vertigineux, pour les Bugatti, Lamborghini, Maserati, Bizzarini, Ferrari.
En suivant le déroulement des mises à prix, la vente commença par la vente de quelques objets chargés de symboles, de manière à ce que les enchérisseurs pussent trouver leurs marques. Puis apparurent quelques motos, mais le principal, en l’occurrence des modèles de voitures peu courants ont déclenché des enchères nourries.
Et cela grâce à une organisation implacable. Les voitures furent toutes présentées dans un « timing » ultra précis: Maître Poulain n’accorda aucun moment de répit à la salle d’acheteurs. Sans faiblir, sans faillir, il réussit à faire partager sa passion des voitures rares, exclusives, apportant des détails sur chaque modèle, que cela fut sur leurs anciens propriétaires, l’histoire de la marque ou le nombre limité d’exemplaires construits. Tel un maestro à la tête d’un orchestre Maître Hervé Poulain soutenu par toute l’équipe d’Artcurial Motorcars, Matthieu Lamoure son directeur, Pierre Novikoff spécialiste en voiture de collection et Iris Hummel administratrice, ont animé la vente, avec une telle maestria que la symphonie mécanique s’est donc formidablement déroulée.L’édition 2016 de Rétromobile : Toujours Plus
L’édition 2016 de Rétromobile fait immanquablement penser à Roland Barthes qui, en 1957, écrivait dans son livre « Mythologies », une Ode à la DS 19 : « Je crois que l’automobile est aujourd’hui l’équivalent assez exact des grandes cathédrales gothiques : je veux dire une grande création d’époque, conçue passionnément par des artistes inconnus, consommée dans son image, sinon dans son usage, par un peuple entier qui s’approprie en elle un objet parfaitement magique.
La nouvelle Citroën tombe manifestement du ciel dans la mesure où elle se présente d’abord comme un objet superlatif. Il ne faut pas oublier que l’objet est le meilleur messager de la surnature: il y a facilement dans l’objet, à la fois une perfection et une absence d’origine, une clôture et une brillance, une transformation de la vie en matière (la matière est bien plus magique que la vie), et pour tout dire un silence qui appartient à l’ordre du merveilleux. La «Déesse» a tous les caractères (du moins le public commence-t-il par les lui prêter unanimement) d’un de ces objets descendus d’un autre univers, qui ont alimenté la néomanie du XVIIIe siècle et celle de notre science-fiction: la Déesse est d’abord un nouveau Nautilus. » extrait des Œuvres complètes I, Éditions du Seuil.
Cela résume parfaitement le point de vue que nous pouvons avoir lorsque nous voyons l’incroyable profusion de modèles rares, dans des états « show room » , la tendance cette année est celle du modèle italienne des années 70, Lamborghini, Maserati, Bizzarini, Ferrari sont les présents sur les stands, car les plus demandés.
Nous avons devant nous le rêve de tout collectionneur , des voitures plus belles qu’à leur sortie d’usine. Pour certaines, rarissimes, le visiteur pourra imaginer en garnir son musée imaginaire,car ces voitures sont toutes autant de rêves inaccessibles. En effet l’envolé de la côte de certains modèles d’année en année est fulgurante, mais aussi sidérante la Lamborghini Miura progresse de 450 000 euros à 800 000 euros, les Ferrari Daytona suivant leur état et leur « pédigrée » tournent dorénavant autours du millions d’euros.
Et pour ceux qui souhaitent repartir avec des parcelles de mythe en trois dimensions, il est possible de trouver de formidables modèles réduits, de 100 à 29 000 euros. La passion n’a pas de prix, même si elle peut encore se raisonner… un peu.
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